lundi 19 mai 2014

Apprendre avant de chercher.


©Thomas Leuthard

Pour mener vos recherches en généalogie, êtes-vous vraiment sûr de maîtriser les sources à votre disposition ? Connaître leur existence ne suffit pas. Pour bien les appréhender, il faut connaître leur histoire.





Souvent, je lis que l’état-civil a été créé en 1792 lorsque les registres ont été tenus dans les mairies. C’est une erreur. 
L’état-civil a été créé en France en 1539 suite à l’ordonnance de Villers-Cotterêts qui institue la tenue obligatoire d’un registre des baptêmes et sépultures. Les registres de mariages n’ont été créés qu’en 1579, suite à l’ordonnance de Blois. À partir de cette époque, les baptêmes, mariages et sépultures sont tenus dans des registres que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de BMS. C’est par décret en date du 20septembre 1792 que la tenue des registres est retirée aux prêtres et transférée aux maires.

Si vous avez la chance de remonter votre généalogie jusqu’au 16e siècle, vous ne serez donc pas surpris de ne pas trouver de mariage entre 1539 et 1579.

Continuons à étudier l’état-civil et parlons mentions marginales. Les maîtrisez-vous toutes ? 
Vous savez probablement que le jugement de divorce est reporté en mention marginale de l’acte de naissance depuis 1932. Toutefois, vous savez qu’un de vos ancêtres a divorcé avant cette période et vous ne trouvez pas la mention sur son acte de naissance. Mettez-vous en quête de son acte de mariage ; depuis 1886, la mention du divorce doit être portée en marge de l’acte. 


Passons aux recensements, une mine pour tout généalogiste qui souhaite reconstituer une famille ou étudier l’évolution d’un village. Tous les recensements ne ressemblent pas. Ce n’est pas par fainéantise que le recenseur n’a pas indiqué l’âge dans son relevé en 1841. Cette rubrique avait disparu des fiches pour cette année. 
Avant de partir billet en tête pour retrouver une adresse ou de s’insurger contre un travail « bâclé » de la part du recenseur, il est bon de vérifier les informations disponibles selon la date du document. 


 ©liquene


Deux exemples qui nous montrent qu’il est important de prendre connaissance de l’histoire des archives en amont de notre recherche. 

Bien maîtriser ses sources, c’est enrichir son passé.


Ecrit par Sophie Boudarel

3 commentaires :

merci Sophie, une petite piqûre de rappel est nécessaire de temps en temps !
bonne journée ensoleillée
selma cayol

Il faut peut-être faire attention aux raccourcis. Le service de l'état-civil français a bien été créé en 1792. Les registres de l'état-civil sont différents des registres paroissiaux (événements civils et événements religieux). Certes on appelle l'état-civil d'une personne sa situation familiale mais il est aventureux de dire que "l'état-civil a été créé" avec l'édit de 1539. On trouve quelques registres paroissiaux antérieurs à cette date.
"La tenue des registres est retirée aux prêtres" : ce sont les registres qui ont été retirés (ou plutôt confisqués) et transférés aux communes, mais après 1792, parallèlement aux officiers de l'état-civil, les prêtres ont continué à tenir leurs registres appelés dès lors "registres de catholicité" et conservés par l'église. Ils sont d'ailleurs intéressants puisqu'on y trouve mention des parrains/marraines avec d'éventuels liens de parenté qui ne sont pas sur les registres des communes.
Signalons aussi que remonter jusqu'en 1539 grâce aux seuls registres d'état-civil est presque utopique pour 475 raisons. Certains lieux sont dépourvus de ces précieuses sources dès le XVIIIe siècle.
Un généalogiste amateur
BK

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