jeudi 13 octobre 2011

10 août 1903 : La catastrophe du métro de Paris


Du 7 juin 2011 au 1er janvier 2012 se tient, au musée des Arts et Métiers, Ticket pour une expo (1).

Ouvert en 1900, les Parisiens, bien que sceptiques au début ("Les Parisiens ne sont pas des taupes !"), adoptèrent ce nouveau mode de transport. 
Ce sont aujourd'hui près de cinq millions de personnes qui se pressent quotidiennement dans les couloirs de ce réseau centenaire, en faisant un des plus denses au monde.

L'exposition nous conduit dans les coulisses du métro d'hier, d'aujourd'hui et de demain, et nous offre la possibilité de gérer un PCC (Poste Central de Commandes) ou de conduire une rame sur simulateur.

Ce fut aussi pour moi l'occasion de découvrir un drame qui fut à l'origine d'amélioration techniques et de sécurité, encore en vigueur de nos jours.


Incendie de la station des Couronnes

Le 10 août 1903, suite à un court-circuit, un incendie se déclare sur une rame à la station Barbès.
Afin de ne pas bloquer le réseau, la rame est poussée vide vers Nation par la rame qui arrivait derrière (préalablement évacuée). Mais à la station Ménilmontant, le feu reprend sans qu'on puisse l'éteindre. Au même instant, la rame suivante, qui avait ramassé les quelque 300 voyageurs des deux rames évacuées arrive à la station précédant Ménilmontant : la station Couronnes. Mais averti de la reprise de l'incendie, le chauffeur ne redémarre pas et prie les gens de descendre afin d'évacuer la station par l'escalier.
Cependant, la fumée de l'incendie (la fumée uniquement, le feu étant resté circonscrit à la rame de métro), qui a envahi la station Ménilmontant évacuée, se propage dans le tunnel pour jaillir soudainement dans la station Couronnes, côté tête du train où se trouvent les protestataires. Aveuglé, par réflexe, le groupe fuit la fumée vers l'autre extrémité du quai, malheureusement sans issue. Quelques heures plus tard, les pompiers compteront 84 corps, entassés les uns sur les autres (2).

Suite à cette catastrophe il a été décidé que les cabines des rames seront métalliques (au lieu du bois). Le réseau électrique a également été revu; en 1903 l'alimentation électrique était la même pour les rames et l'éclairage. Lorsque le courant a été coupé pour éviter a propagation, les voyageurs, descendus des rames, se sont retrouvés dans le noir. Deux réseaux ont été créés, un pour l'alimentation des rames, un autre pour l'éclairage. En outre, des blocs lumineux de secours "Sortie" ont été installés.

Plaque épitaphe en porcelaine de la tombe de Léon et Julien Nicolas, victimes de la catastrophe du métro parisien à la station Couronnes, le 9 août 1903, au cimetière de Châlus, Haute-Vienne, France. (source)


Enfin, je vous conseille l'excellent dossier réalisé par Philippe et Gilles HOUDRY sur cette catastrophe : La catastrophe du métropolitain parisien en 1903 (Pdf)


(1) Site de l'exposition Ticket pour une expo.
(2) Source Wikipedia

3 commentaires :

Merci Sophie pour ce post. Je ne connaissais pas ce terrible drame. Je suis une inconditionnelle du métro parisien. A chaque escapade sur Paris, faut que je prenne le métro ! J'irai voir cette expo !

La liste des victimes sur Gallica http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k559323f

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